PREMIÈRE MOITIÉ DU XVI° SIÈCLE 237

en 1576. Parmi ces Flamands bannis de leur pays se trouvaient des tapissiers. Les métiers qu'ils montèrent à Frankenthal étaient encore en pleine activité en 1604.

Wesel. — On rencontre également des tapissiers protestants réfugiés à Wesel dès 1525, et parmi eux un Tournaisien nomme Jean le Blas. Il commit l'imprudence de retourner dans sa ville natale; reconnu, il fut jeté en prison et brûlé publiquement à Tournai en 1555.

A la catégorie des tapisseries du xvi^e siècle.qui paraissent sortir des ateliers allemands, mais dont il serait téméraire de vouloir préciser plus exactement la provenance, appartiennent le Triomphe de.Flore, daté de 1537, exposé en 1876 par M. Boucher; une Histoire de la malheureuse reine dc France, dite Histoire du chien de Montargis, portant la date de 1554 et appartenant à M. Fau ; enfin, dans la chapelle du chàteau de Stolp, en Poméranie, une pièce de 1556, ayant pour principal motif de décoration le griffon poméranien entouré de guirlandes de fleurs.

Nul cloute que des recherches sérieuses dans les archives des grands centres de l'Allemagne n'amènent la découverte de renseignements nouveaux sur les tapissiers du xvi- siècle.

ESPAGNE

Quant à l'Espagne, elle parait s'être de bonne heure résignée à tirer des Flandres toutes les tentures dont elle avait besoin pour la décoration de ses palais ou de ses églises. Charles-Quint et Philippe II se sont peu préoccupés d'acclimater dans la Péninsule l'industrie à laquelle ils portaient une si vive admiration. Cependant un certain Pietro Guttierez, de Salamanque, aurait .été appelé à Madrid par Philippe ll vers 1582, et aurait fondé un de ces modestes ateliers, dont le fameux tableau de Velasquez suffirait seul à démontrer l'existence. La manufacture de Guttierez eut une assez longue durée, puisqu'elle était encore en activité du temps de Velasquez. Elle se trouvait alors sous la direction d'Antonio Ceron, le successeur de Guttierez. Ceron y instruisait huit apprentis en 1625.

A ces brefs renseignements se réduit tout ce qu'on sait jusqu'ici



	PREMIÈRE MOITIÉ DU XVI° SIÈCLE 237 en 1576. Parmi ces Flamands bannis de leur pays se trouvaient des tapissiers. Les métiers qu'ils montèrent à Frankenthal étaient encore en pleine activité en 1604. Wesel. — On rencontre également des tapissiers protestants réfugiés à Wesel dès 1525, et parmi eux un Tournaisien nomme Jean le Blas. Il commit l'imprudence de retourner dans sa ville natale; reconnu, il fut jeté en prison et brûlé publiquement à Tournai en 1555. A la catégorie des tapisseries du xvi^e siècle.qui paraissent sortir des ateliers allemands, mais dont il serait téméraire de vouloir préciser plus exactement la provenance, appartiennent le Triomphe de.Flore, daté de 1537, exposé en 1876 par M. Boucher; une Histoire de la malheureuse reine dc France, dite Histoire du chien de Montargis, portant la date de 1554 et appartenant à M. Fau ; enfin, dans la chapelle du chàteau de Stolp, en Poméranie, une pièce de 1556, ayant pour principal motif de décoration le griffon poméranien entouré de guirlandes de fleurs. Nul cloute que des recherches sérieuses dans les archives des grands centres de l'Allemagne n'amènent la découverte de renseignements nouveaux sur les tapissiers du xvi- siècle. ESPAGNE Quant à l'Espagne, elle parait s'être de bonne heure résignée à tirer des Flandres toutes les tentures dont elle avait besoin pour la décoration de ses palais ou de ses églises. Charles-Quint et Philippe II se sont peu préoccupés d'acclimater dans la Péninsule l'industrie à laquelle ils portaient une si vive admiration. Cependant un certain Pietro Guttierez, de Salamanque, aurait .été appelé à Madrid par Philippe ll vers 1582, et aurait fondé un de ces modestes ateliers, dont le fameux tableau de Velasquez suffirait seul à démontrer l'existence. La manufacture de Guttierez eut une assez longue durée, puisqu'elle était encore en activité du temps de Velasquez. Elle se trouvait alors sous la direction d'Antonio Ceron, le successeur de Guttierez. Ceron y instruisait huit apprentis en 1625. A ces brefs renseignements se réduit tout ce qu'on sait jusqu'ici